Le Real Madrid traverse une période paradoxale. Si les résultats sportifs sont au rendez-vous – une victoire 2-0 face à l’Espanyol en Liga pour conforter son excellent début de saison – les signaux venus du vestiaire inquiètent. Après Vinicius Junior, mécontent d’avoir été remplacé en fin de match, c’est désormais Franco Mastantuono qui a laissé apparaître sa frustration envers les décisions de Xabi Alonso.

Le jeune prodige argentin, auteur d’une prestation convaincante contre l’Espanyol, a été sorti prématurément alors qu’il semblait en pleine possession de ses moyens. Selon les propos rapportés par AS, Mastantuono aurait lancé à son entraîneur : « Vous me remplacez, coach ? ». Alonso a confirmé l’anecdote en conférence de presse, précisant avec un sourire qu’il avait répondu : « Oui, Franco, je te remplace ». Un échange anodin en apparence, mais révélateur de l’état d’esprit au sein du groupe.

La veille déjà, Vinicius Junior avait manifesté sa colère lors d’un remplacement tardif, ce qui avait suscité de nombreuses réactions. Interrogé sur cette double frustration, Alonso a choisi d’y voir un signe positif : « Tout le monde veut jouer, pas seulement Vini ». Le technicien espagnol cherche ainsi à désamorcer les critiques, soulignant que l’envie et la compétitivité de ses joueurs témoignent d’une saine rivalité.

Pourtant, cette accumulation d’épisodes nourrit le débat dans les médias espagnols. Le Real Madrid, déjà habitué aux ego surdimensionnés dans son vestiaire, doit désormais gérer une génération montante, avide de reconnaissance. À seulement 17 ans, Mastantuono s’impose comme un talent précoce, mais son impatience pourrait vite se heurter à la gestion rigoureuse d’Alonso.

Du côté des supporters, les réactions sont partagées. Certains saluent la soif de victoire d’un effectif qui refuse la moindre pause, tandis que d’autres redoutent que ces tensions ne fragilisent l’équilibre collectif. Avec Mbappé désormais figure centrale du projet, l’entraîneur madrilène doit jongler entre les statuts établis et l’intégration harmonieuse des jeunes promesses.

La victoire contre l’Espanyol aurait dû être un moment de sérénité. Elle s’est transformée en rappel : au Real Madrid, rien n’est jamais totalement calme. Les prochains matchs diront si ces étincelles ne sont qu’un signe de compétitivité… ou le début d’un incendie dans le vestiaire blanc.